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Kyoto
29 janvier 2007

Je suis arrivé à Osaka hier matin à 10

institut1

premierj

 

Je suis arrivé à Osaka hier matin à 10 heures.
J’ai profité du vol tout le long, car je n’ai pas dormi une seule minute.
La chef de cabine, m’a invité à boire un whisky au bar affaire et nous avons longuement parlé de Kyoto. Elle est hôtesse depuis 30 ans et a choisi de l’être parce-qu’elle voulait venir une fois par mois au Japon, ce qu’elle fait depuis.
Elle parle japonais et elle incarne la parfaite hôtesse des années 60, classe, sexy, cultivée… avec une vie aventureuse. Elle analyse parfaitement son goût du nomadisme. J’aime la façon dont elle aime son métier après 30 années.
Ca m’a fait passer le temps et c’était agréable.

Tous ces gens qui vivent dans les avions sont bien étranges. Les avions eux mêmes sont étranges. A chaque fois j’y pense.
Cette grosse machine de fer, qui vole à 10 km au dessus des plaines glacées de la Sibérie par -60°c, dans la nuit polaire et qui me transporte de Paris au Japon, en m’enveloppant de cognacs, de films et de couvertures c’est une sensation qui me réjouit à chaque fois !
Je suis toujours stupéfait quand j’entends soupirer à propos de la longueur des voyages.
Pour moi ces transports en quelques heures d’un point à l’autre de la planète ont le confort de la téléportation avec quelques sensations en plus, la perception de la nuit glacée juste de l’autre côté du hublot, les lumières au bord du lac Baïkal… même le bruit de la machine participe à mon plaisir.

En sortant de l’aérogare, j’ai cherché le train pour Kyoto, et tout s’est fait avec une incroyable fluidité, comme si c’était un parcours familier.
Dès que l’on rentre dans le train l’exotisme du Japon jaillit sur les fenêtres.
J’avais oublié, cette multitudes de petites maisons, construites à 30 cm les unes des autres, entre les voies de chemin de fer, sur les collines, avec de minuscules terrains où poussent des choux même au centre d’Osaka.
Les premiers quartiers en venant du port son populaires et on voit un Japon très modeste avec des enfants qui jouent au Base Ball entre les lotissements. Après on entre dans Osaka puis le train s’avance vers les collines et Kyoto.

Il y a une foule d’images très courtes qui me déréalisent immédiatement tout en me détendant lorsque je pose le pied au Japon. Le contrôleur qui entre et se prosterne en récitant des formules de politesse avant de contrôler les billets, le chauffeur du train en gants blancs qui fait de même, la façon de faire la queue avant de pénétrer dans le train… les pêcheurs à la ligne rangés en ligne au bord d’un lac.

Je suis arrivé à Kyoto à midi. Un taxi lui aussi en gants blancs, comme tous les taxis au Japon, avec des napperons de dentelle sur les sièges m’a conduit jusqu’à l’Institut Franco-japonais.
Mon rendez-vous n’étant qu’à 15 heures, j’ai aperçu un tori (grande porte orange à l’entrée des temples) au bout de la rue et m’y suis dirigé pour attendre l’heure de mon rendez-vous.
J’ai passé les premières heures de mon séjour, assis à regarder les personnes qui entraient et sortaient dans ce temple à ciel ouvert, avec une fontaine qui coule, des lampions qui se balancent entre les pins ensoleillés.

Là aussi j’ai assisté à toutes sortes de manifestations exotiques. Six jeunes motards qui encerclent le bassin en se tenant les mains et en chantant pendant une demi heure des chants graves comme le sont les chants bouddhistes tibétains… puis ils sont repartis en riant et en réenfourchant leur moto…
Il n’y a pas de cris, on à la sensation que tout glisse, même les voitures semblent plus amorties qu’ailleurs. Les feux rouges font le bruit du coucou lorsque c'est rouge et du rossignol lorsque c'est vert.

J’ai l’impression qu’on me fait des perfusions de valium.
Tellement que pour replonger dans la réalité je me suis imaginé une heure durant que j’avais oublié quelque chose d’essentiel dans l’avion, avant de m’apercevoir que je m’étais trompé.
Du coup j’ai éprouvé plein de frayeur avant de me détendre.
Ce devait être ma réticence à lâcher prise qui m’a fait inventer cette histoire.

La secrétaire de l’Institut m’a gentiment acceuilli, m’a fait visiter les lieux, et ma chambre tout en haut (la partie jaune en haut à droite sur l’image).
Cet institut date des années 30, et est typique de la France de cette époque.
Paul Claudel a été son premier directeur je crois, aujourd’hui il a été rénové mais en 2002 j’avais vu la vielle bibliothèque encore à peu près dans l’état ou Claudel l’avait laissée.
J’aime bien ma chambre, elle est en angle et donne sur les collines ensoleillées de Kyoto.
Je travaille à mon bureau où j’ai même une connexion internet.
Le dimanche et le lundi l’Institut est fermé, et c’est étrange d’être dans ce grand bâtiment vide, tout seul. Je suis seul à y dormir et ça me plait…
En dessous il y a une grande bibliothèque, les bureaux etc. puis au rez-de-chaussée un restaurant français.

A la nuit tombée je suis allé au bout de la rue pour manger.
La nourriture, je ne m’en souvenais plus, est très peu chère semble-t-il.
Je suis entré dans une sorte de restaurant où on choisit ses plats sur une machine en payant dans la machine, puis on donne le ticket des plats pré-choisis et pré-payés au cuisinier qui les confectionne et les apporte.

En sortant du restaurant je me suis arrêté au supermarché pour ramener de quoi manger dans ma chambre, des brioches avec des fraises entières à l’intérieur, du café pré-chauffé en bidon métallique, des boules blanches qui explosent dans la bouche et font couler du chocolat du saké...

En revenant, j’ai marché dans les rues sous les pins, avec les vélos qui me frôlaient silencieusement dans la nuit, les lampions éclairés et ce calme inouï du Japon qui me fait un effet immédiat.
J’ai ouvert le grand portail métallique et me suis promené dans le jardin pour aller saluer le buste du Fondateur japonais de l’Institut.
Puis je suis monté au dernier étage et me suis endormi en plein décalage horaire pour une sublime nuit sans réveil de 8 heures ! Je me suis réveillé ce matin à 7 heures reposé et d'excellente humeur.

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Commentaires
C
Je suis revenue voir ton travail japonais. Quel bonheur, quelle beauté !<br /> Je pense à vous souvent. Je reviens un peu plus souvent comme ça ...<br /> Des bises, bientôt des vraies<br /> Carole
C
Quel bonheur de te lire!<br /> Je revois tous ce que tu décris si bien...<br /> Savoure....<br /> bises de nous 3
C
Quel bonheur de te lire!<br /> Je revois tous ce que tu décris si bien...<br /> Savoure....<br /> bises de nous 3
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