"La maison de rendez-vous"
Un court blog aujourd’hui car je suis invité à dîner, et que
les piles de mon appareil photo n’ont pas chargé cette nuit, alors je n’ai pu
prendre que deux photos aujourd’hui, la jardinière qui entretien son tapis de
mousse et le jardin zen du Temple Kenninji devant lequel j’ai passé un long
moment en fin d’après-midi.
Je ne connaissais pas ce temple dont j’ai longé les murs
plusieurs fois sans y entrer.
’ai transformé l’incident et ma frustration de ne pas
pouvoir prendre de photos en regardant autrement, et si toute les œuvres d’art
nécessitent une mise en condition et un apprentissage pour les regarder
pleinement, celles du Japon demandent un effort supplémentaire pour goûter ce
dépouillement, car rien n’accroche le regard de façon spectaculaire ou anecdotique,
mais tout se passe dans le dépouillement des formes et leur agencement entre
elles.
C’est une chose assez commune que de dire ça, mais
l’expérience réelle devant un jardin zen est bien différente de celles que l’on
peut avoir ailleurs, dans un autre espace.
Ca necessite une qualité de vide et de contemplation, qui
est je pense l’effet souhaité.
En remontant en vélo dans la nuit je me suis arrêté devant
un ryokan (maison traditionnelle qui fait hôtel) luxueux et très cher (700
euros la nuit !), mais j’ai joué le client intéressé pour le visiter.
J’avais l’impression de pénétrer dans une maison de rendez-vous
luxueuse, avec des femmes en kimonos bleu clair, paille… debout, figées et
souriantes devant les portes coulissantes, en haut des escaliers.
Tout à coup un groupe d’hommes, assez murs avec le crane
rasé et de belles têtes ridées et calmes, vêtus de larges kimonos noirs sont
sortis d’une pièce. Ils ont enlevé leur kimono noir dans le couloir, et ce
kimono noir recouvrait un large habit crème, une sorte de longue robe avec des
pans amidonnés par dessus.
Dans ces couloirs crèmes avec les ikébana au fond de chaque
couloir et les peintures de soie sur les murs je me sentais très loin de la France
et pourtant dans une scène quotidienne du centre ville de Kyoto.
Je demanderai à un japonais qui sont les personnes qui sont
vêtues de cette façon.Je vais dîner chez des amis sur les collines au nord de Kyoto.